Peter D. MacIntyre
Université du Cap-Breton
La volonté de communiquer : nouvelles orientations et applications en temps réel
La communication en langue seconde (L2) est un processus remarquablement fluide, surtout si l’on tient compte du large éventail de niveaux de compétences observés chez les apprenants et les locuteurs de L2. Alors que l’acquisition d’une langue maternelle permet des interactions interpersonnelles relativement aisées, les langues secondes et les autres langues présentent un certain nombre de défis. Si nous ajoutons à ce mélange l’idée largement répandue que les apprenants doivent parler pour apprendre une langue, les apprenants se retrouvent souvent dans une position qui exige l’utilisation de compétences incertaines en L2. Il s’agit d’un contexte de communication inhabituel qui est plus facilement accepté par certaines personnes que d’autres. Au-delà des questions de compétences, l’utilisation d’une L2 évoque également des questions culturelles, politiques, sociales, identitaires, motivationnelles, émotionnelles, pédagogiques et autres à travers lesquels les apprenants doivent naviguer à tout instant. L’accent de cette présentation sera mis sur l’intégration remarquable de facteurs tels que ceux mentionnés ci-dessus chaque fois qu’un apprenant choisit d’être un locuteur d’une langue, c’est-à-dire au moment où survient une communication authentique. Il ne s’agit pas ici de grandes tendances ou de tendances générales, mais plutôt de facteurs qui changent d’un moment à l’autre. Les situations de communication sont particulièrement importantes pour comprendre la psychologie de l’apprenant d’une langue seconde. Nous nous concentrerons notamment sur une ligne de recherche innovante qui montre la dynamique derrière les différences dans la volonté de communiquer en temps réel. Nous avons développé la méthode idiodynamique (Idiodynamic) qui permet un examen de l’expérience personnelle d’événements. Les résultats montrent que des processus émotionnels complexes aident à créer les conditions psychologiques qui permettent à l’apprenant d’éviter ou d’entrer en communication en utilisant la L2. Dans cette présentation, nous examinerons comment les émotions fluctuantes, comme l’anxiété et le plaisir, s’intègrent aux évaluations des compétences, de la motivation et des stratégies d’apprentissage des langues. La recherche prend de nouvelles orientations alors que des concepts familiers tels que la compétence linguistique et les stratégies d’apprentissage prennent une nouvelle signification. En plus des concepts, des méthodes de recherche, ainsi que des résultats qui sont novateurs, de nouveaux types de questions de recherche émergent. De plus, lorsque la volonté de communiquer est considérée comme un processus dynamique, de nouvelles applications se manifestent dans les classes de langues et ailleurs.
Note biographique
Peter D. MacIntyre a obtenu son doctorat en psychologie de l’Université Western Ontario (aujourd’hui Western University) en 1992 avec R. C. Gardner et est actuellement professeur de psychologie à la Cape Breton University. La majorité des recherches de Professeur MacIntyre portent sur la psychologie de la communication et un accent particulier est mis sur la communication en langue seconde et l’acquisition de cette dernière. Ses ouvrages (corédigés ou coédités) comprennent : Capitalizing on Language Learners’ Individuality (2014), Motivational Dynamics in Language Learning (2015), Positive Psychology in SLA (2016), Innovative Practices in Language Teacher Education: Spanning the Spectrum from Intra- to Inter-personal Teacher Development (2017), et Optimizing Language Learners’ Nonverbal Behavior: From Tenet to Technique (2017).